samedi 9 août 2014

BERTHE, l'aînée des filles


Quand on m’a demandé d’écrire les souvenirs de cette femme qui fut ma grand-mère, qui fut aussi l'épouse de Fernand Lemieux et la mère bien-aimée de Gisèle, Claire et Pierre, tous furent unanimes pour dire:  Maman chantait tout le temps en travaillant, en cuisinant.   Elle disait qu'elle se paratiquait pour les partys de fin de semaine.  Elle a chanté, elle a dansé, tant que son corps le lui a permis.

Berthe était une femme de cœur et cela pouvait prendre différentes formes :

·     
Dans sa jeunesse, elle apportait 
de la nourriture à sa famille qui 
en avait besoin, alors qu’il restait encore beaucoup d’enfants à la 
maison
·         elle voyageait ses parents, Médard 
     et Julia, pour aller voir leurs enfants 
     qui restaient loin,
·       elle a accueilli des Amérindiens et elle s’en est occupé comme si c’était les siens.  Elle a aussi accueilli des Africains pour qu’ils fassent leurs études au Canada et retournent aider les leurs en Afrique
·        et là, on parle des années 70 où le racisme était très présent,  mais pas dans la maison de Berthe, car pour elle, tout le monde avait droit à une chance dans la vie,
·       elle donnait des boîtes de provisions à ses voisins  qui en manquaient.
·       Elle a accueilli son père Médard chez elle après la mort de Julia pour quelques années avant son deuxième mariage.

Je pense que c’est avec ce grand cœur qui fait qu’un jour elle a joint les sœurs cloîtrées, mais le Seigneur avait d’autres projets pour elle, car elle a été malade et la Sœur supérieure lui a permis de défroquer et le reste c’est de l’histoire…


Berthe était aussi une femme de conviction. 
Quand elle croyait en quelque chose, on le savait.
Elle militait et défendait la langue française, jamais elle n’a eu honte de ses racines. Elle disait : “Je suis une Canadienne française et je vis dans un pays bilingue alors j’ai le droit de me faire servir en français.” Elle a même participé à un comité pour cette langue dans la ville de Cornwall et pendant longtemps ils ont fêté  notre culture francophone la semaine du 24 juin.


L’aînée des filles Bourdeau était aussi une femme avant-gardiste pour son époque. Elle travaillait et avait son propre compte de banque pour être indépendante financièrement. Elle avait droit à ses dépenses personnelles.  C’était loin d’être le cas de toutes les femmes de sa génération.  Elle me disait : “Tu sais Lynn, les femmes ont travaillé fort  pour que tu aies les droits que tu as aujourd’hui, alors maintenant, c’est à toi de travailler fort pour les conserver. Ne laisse personne te dire que parce que tu es une femme, ton salaire doit être moindre. À travail égal, salaire égal.” Toute une femme n’est-ce pas?!!!!

Berthe fut atteinte par la maladie pendant plusieurs années, mais son courage et sa volonté de vivre lui ont permis de voir Gisèle et Claire se marier et de nous connaître ma sœur Julie et moi, ainsi qu’Anathalie et Patrick, les enfants de Claire. Nous l’avons tous connu de différentes façons et à différentes époques mais nous sommes tous d’accord pour dire que cette grand-mère nous a aimé, nous a gâté et elle nous faisait sentir « spécial ». Les valeurs que nous retenons d’elle sont d’accepter les gens différents de nous, que la vie vaut la peine d’être vécue avec ses hauts et ses bas, car dans chaque obstacle il y a une leçon à retenir. La plus importante, LA FAMILLE, c’est un trésor, il faut l’entretenir, l’aimer et la meilleure façon de le faire, c’est en faisant la fête aussi souvent que vous le pouvez jusqu'à temps que le bon Dieu en décide autrement!

Merci Berthe, maman et grand-maman de nous avoir donné tous ces petits bonheurs et cet amour.

Lynn Deneault
fille de Gisèle,
petite-fille de Berthe.






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