samedi 30 août 2014

LA GRANDE FRATERIE


Qui est avec Claude, Marie et Béatrice?
La famille Bourdeau était tricotée serrée.  Le passage de l'un ou de l'autre dans une ville était l'objet de retrouvailles.  Et elles étaient nombreuses et joyeuses!  Nous, les enfants, on les voyait toujours de bonne humeur! 
J'ai souvenir de l'oncle Raymond, un bout-en-train, toujours "sur une peanut". Berthe, la rassembleuse qui organisait de supers partys à Cornwall,  Jean-Louis, le sage, le prof qui aimait bien son Nord.  Je l'ai entendu dire: "Quand on goûte une fois à l'eau de swamp, on peut plus s'en passer!"  C'était toujours un plaisir d'aller voir Thérèse; elle avait un meuble d'inspiration chinoise, laqué avec des dessins d'oiseaux, qui m,a fasciné pendant longtemps. De plus, Linda et Peggy prenaient bien soin de nous!
L'oncle Paul-Émille... on le voit ici sur son 31, mais je l'ai vu plus souvent dans sa chemise de travailleur.  Il venait rejoindre ses frères et soeurs chez grand-maman après sa journée d'ouvrage.   Il émanait de lui une telle douceur, comme s'il était heureux de voler quelques moments de repos entre deux tâches. Mais je l'ai toujours soupçonné d'être un joueur de tour.  Il riait sous son beau regard bleu.   Il parlait moins fort que les autres, mais rigolait tout autant!  C'est chez lui qu'on allait couper un sapin de Noël.

Que dire de Tante Millie? 
J'ai passé tant de temps chez elle.  Le plaisir que nous avions Lucie et moi à découvrir les activités, les livres, qu'elle avait préparés juste pour nous! Je me rappelle, comme si c'était hier, d'un livre-disque d'une histoire de Walt Disney.  Ma tante nous installait le disque sur le "pick-up", et on tournait les pages quand la fée Clochette se faisait entendre.  On se trouvait tellement grande, même si on ne savait pas vraiment lire...Pédagogue jusqu'à la racine des cheveux, ce qui m'a encore plus marqué, c'est qu'elle était vieille ( au moins 35 ans!) et qu'elle prenait toujours des cours à l'Université!  Quelle inspiration!

Millie, comme Aline et Jeanne avaient cette façon de rire fantastique.  Un rire de gorge, comme une cascade.  Elles renversaient la tête en arrière.  Ciel que ces femmes avaient l'air de s'amuser!  Petite, je me disais que lorsque je serais grande, je voulais rire comme elles!
Je ne me rappelle pas de Lou, tante Lucille. Pourtant, à ma naissance, nous habitions dans sa maison.  On me dit qu'elle réussissait toujours à coeur le bonheur de ses proches, qu'elle développait des trésors d'imagination pour les rendre heureux.
Marie et Béatrice sont les petites abeilles de la famille, travailleuses sans répit même encore aujourd'hui.  Et Gérard, Gérard, c'est du bon pain... avec un grand verre de lait!

Viennent ensuite les quatres derniers. Mon père Claude, Roméo, Guy et Gaston.
Je crois, qu'ensemble, ils se sentaient invincibles!  Je me rappelle de leurs retrouvailles à la maison.  Ils riaient tellement fort ensemble, tout heureux d'être ensembles, que les verres s'entrechoquaient dans le vaisselier de la salle à diner!
Claude et Guy et Jean-Guy à Jean-Louis à l'arrière
Guy leur organisait des semaines de chasse à l'orignal dans le nord de l'Ontario... et assez souvent, ils revenaient avec de la viande! 

 Toujours avec Guy et sa famille, nous sommes partis dans le sud de l'Ontario pour exploiter une ferme...  Une belle aventure pour les enfants, mais ça prenait du cran pour les parents!

Je laisse mon homonyme, Martine à Gaston, parler de son père:
"Le petit dernier de la famille qu'était mon père était appelé affectueusement le P'tit trésor des bois. Selon tante Thérèse, Julia aurait dit lors de la naissance de mon père que c'était les sauvages qui l'avaient amené durant la nuit. Comme les sauvages habitent les bois ils avaient apporté un petit trésors des bois!!!  Ce qu'il l'aimait sa maman......

J'était jeune lors des visites à Plantagenet chez nos grands-parents.  J'avais autour de 10 ans mais gourmande comme je suis je me souviens particulièrement des galettes  aux dattes que grand-maman faisait. Au cours des dernières années de vie de mon père lors de ses visites chez tante Thérèse cette dernière lui en faisait qu'il  ramenait à Lévis et qu"il partageait avec moi....quel délice!!!  Ça me prends la recette.

Les rencontres avec ses frères étaient une cacophonie de rires et  de conversations animées!!! Ahhh les rires distinctifs des 4 petits derniers!!!! Et que dire de leurs talents de chanteurs!!!!  Ouf pas reposantes ces rencontres là!   " 
Martine à Gaston

Le beau Méo nous a quitté cette année.  C'était le comparse de mon père Claude... et donc, un peu le mien aussi!  
Roméo, droit comme un "I", fort un chêne!  
L'hiver, il fendait son bois.  L'été, coiffé d'un chapeau de paille qui le faisait ressembler à Médard, il était heureux sur sa ferme à cultiver son jardin.  Il aimait s'asseoir, en fin d'après-midi , à l'arrière de la maison en regardant ses poules et en observant l'horizon.  Roméo n'a jamais oublié combien la vie était difficile quand il était petit.  "On a été séparés de notre mère beaucoup trop tôt, à 8 ans, un gars a encore besoin de sa mère."  Il n'était pas un homme de beaucoup de mots, ni très expansif.  Mais ces mots me rappellent aujourd'hui que la vie n'était pas facile dans la première moitié du 20e siècle.  et que quand on a rien, on s'accroche à ceux qu'on aime!

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