dimanche 17 août 2014

CLAUDE; Du Séminaire au Monastère

Médard était fier d'avoir fait en alternance, un garçon, une fille pour les huit premiers enfants.
Puis vinrent 4 filles:  Béatrice, Marie, Jeanne et Aline.   Ensuite maman voulait des garçons pour aider aux travaux de la ferme.   Il parait,  qu' enceinte du treizième enfant,  Julia aurait invoqué le ciel: " Si je dois avoir d'autres enfants, c'est des gars qu'on veut!  SVP, faites que le prochain soit un garçon."
Elle en eut quatre d'affilée, la chanceuse!

Impossible de parler de Julia, sans parler de ses becs mouillés. Tout le monde y a passé.  Guy semblait détester ça un peu, beaucoup.  Pour le consoler, elle lui en piquait un autre, lui disant que c'était pour enlever le premier!

Julia avait beaucoup de talent pour vendre ses idées.  C'est peut-être bien pourquoi Médard ne parlait pas beaucoup...

Les plus vieux ont beaucoup pris soin de la famille.  Ils travaillaient et envoyaient des sous à maman.  Ils venaient nous voir et nous apportaient des gâteries.  Je me rappelle, entre autres, de Lucille qui travaillait dans une compagnie qui faisait de la crème glacée  Elle en apportait parfois, elle apportait aussi des gros morceaux de chocolat...  Le bonheur pour les enfants!

Les quatre plus jeunes, on avait tous nos surnoms: Jos, Ramo, Ti-Gris  et Carotte
 ( Claude, Roméo, Guy- qui est devenu plus tard: l'avocat, et Gaston).

 L'après-midi, on montait l'escalier pour aller piquer un somme obligatoire, et nous, on passait par la fenêtre et on redescendait par le poteau de la galerie, pensant que personne nous voyait. Ma mère nous avait vu
 et elle était pas contente.

Une autre fois, c'est quand on a descendu la rivière en face de chez nous sur un billot.  Quatre sur un billot et personne qui sait nager!  C'était moi le plus vieux.  Maman était pas contente là non plus...
pourtant, on était de si bons petits gars!!!

Maman rêvait d,avoir un curé dans la famille.  C'était l'usage, dans les grandes familles de "donner un enfant à l'église".  Berthe avait tenté le cloître, mais était revenue à la vie laïque.  Moi, je suis allé au séminaire des Capucins, à Ottawa. Otto, mon parrain, a payé ma pension;  30$ par mois- c'était beaucoup d'argent.  Pour moi, c'était aussi une manière de faire mon cours classique.

Au bout d'un peu plus d'un an, ça me semble évident que j'ai pas la vocation.  Quand je l'annonce à maman, elle ne perd pas de temps, me sort du Séminaire immédiatement.
J'ai fini mon année au high school de Plantagenet et elle m'a dit d'aller travailler.

Mais qu'est-ce que je pouvais faire?  pas de métier, pas trop d'éducation...
L'armée semble tout indiquée.  Je m'enrôle pour trois ans et je décroche une formation en comptabilité.
Au bout de mon contrat, j'en ai marre de cirer des bottes, je veux quitter.  Mais la chance est au rendez-vous.  Si je prolonge mon séjour dans l'Armée de deux ans, c'est en Europe que j'irai travailler!  L'occasion est trop belle.  Je pars.



D'abord basé à Marville, en France,
dans une base de l'Otan,
puis en Sardaigne au sud de l' Italie.
J'en ai profité autant que j'ai pu pour visiter,
faire du ski dans les Alpes
et parler aux filles en italien!
Jusqu'à ce que je retourne à Marville, en France. C'est là que j'ai rencontré Maryse qui travaillait aussi à la base.. quelques semaines avant de revenir!





J'ai commencé au Séminaire et aujourd'hui j'habite au Monastère- c'est le nom de ma résidence.
77 ans, c'est beaucoup de printemps!  Je pensais pas me rendre jusque là.
Le travail m'a magané, j'aimais pas ça, mais c'était difficile de passer à côté!

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire